Communiqué de presse : la Journée internationale des femmes met en évidence les manques à gagner considérables que l’exclusion des femmes du monde numérique inflige au PIB et à l’innovation

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International Women’s Day 2023: “DigitALL: Innovation and technology for gender equality"

[Également disponible en anglais, arabeespagnol et russe.]

Nations Unies, New York – Sous le thème Pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes, ONU Femmes et les Nations Unies, ainsi que leurs partenaires et alliés dans le monde célébreront la Journée internationale des femmes (JIF) le 8 mars 2023, en appelant les gouvernements, les activistes et le secteur privé à « mettre sous tension » les efforts qu’ils font pour façonner un monde numérique plus sûr, plus inclusif et plus équitable pour toutes et tous. Un changement de paradigme est nécessaire pour exploiter le potentiel de la technologie et de l’innovation et accélérer les progrès à accomplir par rapport au Programme de développement durable à l’horizon 2030 et aux Objectifs de développement durable.

Aujourd’hui, un écart persistant entre les sexes en matière d’accès numérique empêche les femmes de libérer tout le potentiel de la technologie. Selon des données récentes, l’exclusion des femmes du monde numérique entraîne des coûts considérables pour toutes et tous, ayant déjà réduit de 1 000 milliards de dollars le produit intérieur brut des pays à revenu faible et intermédiaire au cours de la dernière décennie, une perte qui, sans un plan d’action prévu et un investissement approprié, devrait passer à 1 500 milliards de dollars d’ici 2025.

António Guterres, le Secrétaire général de l’ONU a souligné dans son message pour commémorer la Journée que « les femmes représentent aujourd’hui moins d’un tiers de la main-d’œuvre dans les domaines de la science, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques. Et lorsque les femmes sont sous-représentées dans le développement de nouvelles technologies, la discrimination s’y intègre dès le départ ». Il a également lancé un appel pour la suppression de la fracture numérique entre les sexes, ajoutant que « investir dans les femmes élève toutes les personnes, les communautés et les pays ».

La disparité entre les femmes et les hommes, et entre les filles et les garçons en ce qui concerne l’adoption du numérique et les possibilités d’accès, d’utilisation et de bénéfice de la technologie y relative restent un obstacle majeur à une participation égale dans la conception et la gouvernance de la technologie. Les femmes et les filles restent sous-représentées dans toute la création, l’utilisation et la réglementation de la technologie. Elles sont moins susceptibles d’utiliser les services numériques ou d’entamer des carrières liées à la technologie, et beaucoup plus susceptibles de faire face au harcèlement et à la violence en ligne. Cela limite non seulement leur propre autonomisation numérique, mais également le potentiel transformatif de la technologie et de l’innovation dans son ensemble.

Dans sa déclaration à l’occasion de la Journée internationale de la femme, Sima Bahous, directrice exécutive d’ONU Femmes, a déclaré : « Les femmes et les filles ont autant le droit d’accéder au monde numérique et d’y prospérer que les hommes et les garçons. Leur créativité, leurs connaissances et leurs perspectives peuvent façonner un avenir où la technologie contribue à transformer les normes sociales, à amplifier la voix des femmes, à faire avancer la lutte contre le harcèlement en ligne, à empêcher la perpétuation des préjugés algorithmiques et à distribuer les avantages du numérique en tant que grand égalisateur pour atteindre les objectifs de développement durable. »

Elle a ajouté : « Notre vision de l’égalité, de ce que notre monde pourrait être, pour nous tous, peut inclure et inclura la jouissance égale des fruits de la technologie et de l’innovation sans crainte de violence ou d’abus de quelque sorte que ce soit. Les femmes et les filles doivent pouvoir s’engager, créer, apprendre et travailler, en toute sécurité et de manière productive, que ce soit en ligne ou hors ligne, en tirant le meilleur parti de toutes les possibilités offertes dans tous les domaines de la vie et à tous les stades de celle-ci, dans l’éducation, dans l’économie, dans la société et dans la politique. »

Une analyse mondiale de 133 systèmes d’IA à travers tous les secteurs d’activités a révélé que 44,2 % d’entre eux affichent un biais sexiste. Les voix des femmes, des filles et d’autres groupes marginalisés, historiquement laissées pour compte ou totalement absentes dans les espaces de la technologie, sont d’une urgente nécessité dans les processus de prise de décisions. La technologie numérique sensible au genre représente une occasion sans précédent pour l’autonomisation mondiale des femmes, pour l’élimination de toutes les formes de disparité et d’inégalité à l’ère du numérique, et pour la transformation des écosystèmes de l’innovation.

Lors de la commémoration de la JIF qui se tiendra au siège de l’ONU à New York, les représentantes et représentants de l’ONU et des États membres, les technologues, les innovateurs, les entrepreneuses et entrepreneurs, les jeunes et les activistes pour l’égalité des sexes célébreront les femmes et les filles qui promeuvent la technologie et l’innovation ainsi que leur potentiel en tant que mécanisme transformatif vers la réalisation de l’égalité des sexes. L’événement annuel s’attaquera également aux lacunes existantes qui pénalisent les femmes et les filles dans l’accès aux espaces et aux compétences numériques, ainsi qu’aux dangers auxquels elles sont confrontées par la violence en ligne.

Dans le monde entier, un nombre croissant de bourses de valeurs montrent leur soutien aux droits des femmes et à l’égalité des sexes en organisant des cérémonies autour de la sonnerie pour l’ouverture de leurs séances. Cette année, Anita Bhatia, la Directrice exécutive adjointe d’ONU Femmes sera présente à la sonnerie d’ouverture du Nasdaq à New York le 8 mars.

Par ailleurs, dans le cadre de la JIF, ONU Femmes et l’Union interparlementaire (UIP) ont présenté l’édition de 2023 de la carte des femmes en politique, qui affiche les données sur la représentation politique des femmes dans le monde entier. Les nouvelles données – au 1er janvier 2023 – montrent que les voix et les expériences des femmes sont encore manquantes : moins d’un ministre sur 4 est une femme – qui dirige généralement les domaines politiques liés à l’égalité des sexes et aux droits des femmes – tandis que les hommes dominent toujours l’économie, la défense, l’énergie et d’autres portefeuilles puissants ; et les femmes occupant des postes de leadership politique dans le monde ne représentent que 11,3 % des chefs d’État et 9,8 % de leurs chefs de gouvernement. Les nouvelles données montrent également que la proportion mondiale des parlementaires qui sont des femmes a légèrement augmenté, passant de 25,5 % en 2021 à 26,5 %.