Aider les femmes à devenir entrepreneuses grâce au microfinancement en Amérique centrale et dans les Caraïbes
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« Je travaille avec des gens qui participent aux salons commerciaux d'Amérique centrale, et je suis fière de voir nos poteries achetées dans d'autres pays » explique Francis Gutiérrez Cano, une femme nicaraguayenne originaire de San Juan de Oriente.
Francis est potière. Dès son plus jeune ge, elle a commencé à travailler dans l'atelier de son père. C'est là qu'elle a appris tout ce qu'elle sait de l'artisanat. Aujourd'hui, elle figure au nombre des bénéficiaires d'un partenariat mené à bien par ONU Femmes et le Réseau de microfinancement d'Amérique centrale et des Caraïbes (REDCAMIF).
« Petit à petit, je suis devenue plus indépendante. J'ai commencé à travailler grce à un prêt accordé par l'agence de microfinancement Promujer (« Pro-femmes »). J'ai utilisé cette somme pour acheter ma première machine, et j'ai pu commencer à produire mes propres poteries. J'ai fini par rembourser ce premier prêt, et j'en ai demandé un autre dans la foulée. Chacun de ces prêts a été investi dans mon entreprise. J'ai ainsi pu commencer à créer un atelier artisanal. Cela m'a pris six ans pour réaliser mon rêve : avoir ma propre entreprise ».
D'autres femmes ont des histoires similaires à raconter. Maria de los Ángeles Guevara, affectueusement appelée Doña Angelita, est une femme de 53 ans originaire du village d'El Transito, dans le district of San Miguel, à El Salvador. Doña Angelita a appris les techniques de la boulangerie en l'an 2000. « C'est une cousine qui m'a formée, indique-t-elle. Puis j'ai obtenu un crédit, que j'ai utilisé pour acheter mon premier four ainsi qu'un sac de farine. C'est comme cela que ma famille et moi-même avons officiellement ouvert notre boulangerie, la « boulangerie Manna ».
Avant de travailler avec l'entreprise de microfinancement ASEI, Doña Angelita possédait seulement un four, qu'elle utilisait pour faire du pain français. Aujourd'hui, grce à l'accès au crédit, elle a été en mesure d'acheter deux fours supplémentaires. Ces derniers temps, son entreprise écoule 60 sacs de farine par semaine.
Francis et Doña Angelita sont toutes deux des exemples de ce que le REDCAMIF fait dans la région. Les sept réseaux nationaux qui constituent le REDCAMIF sont : REDIMIF (Guatemala), ASOMI (El Salvador), REDMICROH (Honduras), ASOMIF (Nicaragua), REDCOM (Costa Rica), Redpamif (Panama) et REDOMIF (République dominicaine). Par le biais de 123 institutions de microfinancement affiliées, le REDCAMIF appuie plus d'un million de micro-entreprises et de petites entreprises de la région, en fournissant des crédits et des services de formation aux compétences. Les femmes sont à la tête de 634 000 de ces entreprises.
« Au début, seul l'un de mes enfants m'aidait. Aujourd'hui, c'est toute la famille qui travaille dans l'entreprise » indique Doña Angelita. « Au total, nous sommes huit travailleurs, dont cinq vendeurs qui distribuent le pain ».
« Je suis en passe d'atteindre tous les objectifs que je me suis fixés, avec l'appui financier du réseau de microfinancement » se félicite Francis.
De tels récits de réussite de femmes entrepreneurs abondent, ce qui témoigne du rôle important joué par le crédit dans la croissance économique et la création de milliers de micro-entreprises et de petites entreprises.
Le Bureau régional d'ONU Femmes pour l'Amérique latine travaille avec le REDCAMIF pour promouvoir les services de microfinancement dans la région, et renforcer les opportunités économiques offertes aux femmes. Les deux organisations ont récemment intensifié leur partenariat, en signant un accord le 23 novembre de cette année.
Le partenariat entre le REDCAMIF et ONU Femmes appuiera des initiatives visant à encourager l'autonomisation économique des femmes dans la région d'Amérique centrale. Les efforts déployés se focaliseront sur les secteurs où les femmes rurales, en particulier, ont le moins d'opportunités, comme le commerce, le tourisme et l'agro-industrie. Cela sera réalisé grce à l'accès au crédit, ainsi qu'à la formation sur la production et les affaires. Dans le cadre de cette dernière, ils créeront un module de formation comportant des cours brefs sur la création et la gestion des entreprises. Enfin, les participants raconteront leurs propres histoires, qui sont sources d'inspiration pour les autres, et échangeront leurs pratiques efficaces par le biais d'un système de mentorat entre les nouveaux entrepreneurs et leurs homologues plus chevronnés.