Faire renaître la CEDAW: le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes célèbre ses 30 ans

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Le Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes, composé de 23 membres, travaille depuis trois décennies à faire vivre la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW). Suite à l'examen et aux recommandations du Comité, les gouvernements ont réformé leurs lois, politiques et approches à l'égard des femmes, conformément aux objectifs internationaux sur le plan de l'égalité des sexes.

Leur travail a permis d'ouvrir des opportunités aux femmes à travers le monde, que ce soit pour posséder la terre, présenter leur candidature à un siège au parlement ou accéder aux soins de santé.

En vue de reconnaître l'étape importante que constituent les 30 ans du Comité, ONU Femmes et le Haut-Commissariat aux droits de l'homme ont organisé une table-ronde le 9 juillet 2012 au Siège des Nations Unies à New York. La manifestation a mis un accent particulier sur la participation et le leadership politiques des femmes.

Intervenant au cours de cette manifestation, la Directrice exécutive d'ONU Femmes Michelle Bachelet a félicité les membres du Comité pour leur dévouement. Elle a été rejointe par de hauts responsables de l'ONU et du Comité, ainsi par Mme Eleonora Menicucci de Oliveira, ministre des Politiques pour les femmes du Brésil (au nom de la Présidente Dilma Rouseff) ainsi que Mme Shanthi Dairiam, Fondatrice « d'International Women's Rights, Action Watch Asia Pacific » (IWRAW-AP).

Se félicitant des progrès accomplis sur le plan de la participation politique des femmes au cours de ces 30 dernières années, Mme Bachelet a toutefois souligné que beaucoup de travail reste à faire. Elle a souligné l'efficacité des mesures temporaires spéciales, telles que les quotas et les lois sur la parité, pour combler les lacunes existantes. « Si les femmes constituent 51 pour cent de la population mondiale, elles sont pourtant sous-représentées dans les organes présumés représentatifs qui prennent des décisions-clés affectant leurs vies » a-t-elle expliqué, notant que la moyenne mondiale de représentation des femmes au sein des parlements n'est que de 19,5 pour cent.

Sur les 33 pays comptant au moins 30 pour cent de femmes au sein de leurs parlements à l'heure actuelle, 26 ont mis en place des quotas les aidant à assurer ce résultat.
Au cours de la table-ronde qui a suivi, trois experts politiques ont discuté des opportunités politiques offertes aux femmes dans leurs pays, ainsi que des succès rencontrés et défis posés par les systèmes de quotas utilisés dans chacun d'entre eux.

« La participation politique des femmes est une question de droits et d'efficacité » a indiqué Mme Rebecca Alitwala Kadaga, Présidente du Parlement de l'Ouganda, qui, grce à la mise en place de quotas, comprend 35 pour cent de femmes. Celle-ci a évoqué en détail l'impact de l'engagement politique des femmes sur le pays, qui a permis de mettre sur la place publique et le terrain politique des questions importantes mais jusque là reléguées au second plan, allant des mutilations génitales féminines à la violence domestique. Prenant également la parole, Mme Sapana Prahdan Malla, membre de l'Assemblée constituante népalaise, et le Professeur Souad Tiki de Tunisie, ont parlé des défis pratiques auxquels les femmes continuent d'être confrontées, une fois élues, et de la manière dont les dispositions de la CEDAW continuent de les aider à mesurer, définir et contester leurs désavantages.

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