Dans le cadre du Sommet du Conseil européen, ONU Femmes lance un appel en faveur de la protection effective des femmes et des filles réfugiées

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Les femmes et les enfants constituent maintenant la majorité des personnes réfugiées arrivant en Grèce et représentent plus de 60 pour cent de ce nombre, selon les données du Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés. La vaste majorité des personnes réfugiées sont des femmes qui ont vécu la guerre en Syrie, en Iraq et en Afghanistan. Beaucoup ont été témoins ou ont survécu à la violence basée sur le genre, à la torture, à des bombardements, à l'enlèvement d'êtres chers, à l'esclavage, à la traite d'êtres humains et à d'autres atrocités liée à la guerre. Il est important que l'accueil et les structures de réinstallation soient conçus et gérés en conformité avec les normes tenant compte de l'égalité entre les sexes.

Dans le cadre de la réunion du Conseil européen qui se tient aujourd'hui et demain, ONU Femmes lance un appel pour que les besoins particuliers et les vulnérabilités des femmes et des filles soient abordés dans l'examen des réponses à apporter à la crise des personnes réfugiées et migrantes. La détention des femmes et des filles demandeuses d'asile, notamment celles qui sont enceintes et qui allaitent, doit être évitée. ONU Femmes est préoccupée par les graves problèmes médicaux et psychologiques que les traumatismes liés à la migration provoquent chez les femmes et les filles.

ONU Femmes souligne également l'importance du regroupement familial dans le soutien à l'intégration des personnes demandeuses d'asile dans l'Union européenne, et la nécessité de réduire l'attrait que peuvent représenter des filières d'immigration clandestine. De même, il est important que les femmes aient le droit de faire des demandes d'asile à titre individuel, quelle que soit la situation des autres membres de leur famille. Les éléments d'information disponibles indiquent que les femmes et les filles victimes de violence ou d'autres exactions en font rarement rapport aux autorités compétentes, et des mesures tenant compte de l'égalité des sexes doivent être prises pour atténuer ce risque.

De nombreux États membres ainsi que la Turquie sont signataires de la Convention du Conseil de l'Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique (Convention d'Istanbul), qui comporte des dispositions afférentes à la protection des femmes contre la violence et exige que la violence basée sur le genre soit reconnue comme une forme de persécution, comme la définit la Convention des Nations Unies sur les réfugiés. ONU Femmes est prête à collaborer avec tous les partenaires du système des Nations Unies, avec l'Union européenne et avec les autres parties dans les pays concernés pour s'assurer qu’une réponse soucieuse de l'égalité des sexes et conforme aux normes relatives aux droits humains soit apportée.