Où je me tiens : Flor Isava-Fonseca

Date:

Flor Isava-Fonseca. Photo: EFE/Miguel Gutierrez for UN Women
Photo: EFE/Miguel Gutierrez for UN Women

Quote

Mon élection au comité exécutif du Comité international olympique (CIO) en 1990 a constitué une première. Le comité comptait 11 hommes, et personne n’imaginait qu’une femme pourrait y siéger.

Des débats autour de l’implication des femmes dans les Jeux avaient lieu depuis longtemps, mais les progrès étaient lents. Au début des années 1980, lors de sa candidature à la présidence du Comité international olympique, José Antonio Samaranch a proposé l’inclusion de femmes au sein du Comité. Sa proposition a suscité des remous : selon la tradition grecque, la participation des femmes aux Jeux dans un rôle autre que purement décoratif était interdite.

Samaranch a été élu en 1981, lors du XIe Congrès olympique de Baden-Baden en Allemagne, et peu après Pirjo Häggman, la sprinteuse finlandaise de 29 ans spécialiste du 400 m et moi-même, alors âgée de 60 ans, sommes devenues les premières femmes membres du CIO.

J’ai passé neuf ans à apprendre des autres membres du Comité olympique. Puis, j’ai pensé que puisque nous étions parvenues à ouvrir la porte du Comité international aux femmes, il fallait peut-être pousser celle du Comité exécutif.

En 1990, j’ai été élue au Comité exécutif. J’ai pris mon rôle très au sérieux, l’objectif final étant de voir davantage de femmes impliquées dans les Jeux olympiques.

Progressivement, d’autres nous ont rejointes. Dans la victoire ou la défaite, nous avons acquis de l’expérience et développé notre vision des choses. Cela n’a pas été facile, mais les femmes ont refusé d’abandonner ce rêve et nous n’étions pas seules. Il s’est trouvé parmi nous des hommes pour soutenir notre cause. Ensemble, nous avons changé les règles du jeu ».


ODD 5 : Égalité entre les sexes

Flor Isava-Fonseca, aujourd’hui âgée de 95 ans, est une militante vénézuélienne infatigable, mais aussi une athlète, une journaliste et une écrivaine. Mme Isava-Fonseca et l’athlète finlandaise Pirjo Häggman ont été les premières femmes à être élues au Comité international olympique en 1981. ONU Femmes et le Comité international olympique (CIO) sont partenaires dans un programme conjoint innovant, « Une victoire en entraîne une autre », destiné à favoriser les compétences des adolescentes en matière de leadership par le biais du sport. Le projet crée des espaces sûrs où les jeunes filles peuvent renverser les barrières sociales. Il leur permet d’acquérir des compétences économiques élémentaires, améliore la connaissance qu’elles ont de leur propre corps et leur donne la confiance nécessaire pour faire appel aux services concernés en cas de violence. L’histoire et le militantisme de Mme Isava-Fonseca illustrent l’Objectif de développement durable n° 5 sur l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes et son but, qui vise à assurer aux femmes une participation active et efficace et une égalité des chances en matière de leadership à tous les niveaux décisionnels dans la vie politique, économique et publique.

Lisez plus d'histoires de la série éditoriale « Où je me tiens ».